La navigation en voilier peut s’expliquer « succinctement » de deux manières :

• La navigation aux allures vent arrière : naviguer aux allures portantes avec le vent dans le dos, le voilier étant naturellement poussé (porté) par le vent.
• La navigation aux allures de près : le vent est de face et le navire ne peut pas se déplacer en ligne droite.

Avant votre départ en croisière, pour un tour du monde, une balade autour d’une île en France ou simplement pour une nuit romantique au mouillage dans une crique Corse, il faut connaître son voilier et avoir les notions essentielles de la navigation.

En étant conscient que la navigation à bord d’un voilier s’improvise rarement et que la sécurité tient une place de chaque instant, nous vous proposons de suivre 7 étapes pour apprendre la navigation en voilier.

Etape No 1 – Les points techniques du fonctionnement d’un voilier

Les repères fixes tels que direction (lire une carte marine), propulsion et équilibre doivent être compris pour appréhender le fonctionnement du bateau.

• Direction ou cap en langage marin : c’est l’angle entre la direction du bateau et le Nord. L’intérêt du navigateur se porte sur l’angle entre la droite qui passe par le Nord, le point relevé et le bateau. Il faut donc savoir estimer l’angle sur la carte marine, les outils comme le rapporteur et la règle de Cras servent à donner la valeur exacte de cet angle.

• Propulsion : c’est la différence de pression entre les faces internes et externes de la voile qui fait avancer le bateau (principe de Bernoulli).

• Equilibre : une fois l’allure du voilier stabilisée, la barre doit être la plus neutre possible. Pour garantir l’équilibre du voilier et optimiser ses performances et le confort à la barre, il faut travailler la surface et le réglage des voiles.

Etape No 2 – La terminologie de la navigation en voilier

Munissez-vous d’un bon lexique de la navigation et apprenez les termes essentiels qui se rattachent à l’ensemble de la structure d’un voilier ainsi qu’à ses équipements.

Etape No 3 – L’allure et les manœuvres essentielles du voilier en mer

• L’allure d’un voilier : c’est la direction du vent ; l’allure dépend de l’angle formé entre l’axe proue-poupe et le vent. Les principales allures d’un voilier sont : le près, le travers, le bon plein, le vent arrière et le grand largue.

Le voilier par vent debout : face au vent, le voilier n’avance pas. Il faut écarter le voilier et former un angle de 45° avec l’axe du vent afin qu’il se déplace à nouveau.

• Les manœuvres à connaître : lofer, virer de bord, empanner et abattre
• Lofer : diriger le bateau vers une allure de près. Le barreur agit sur la roue du bateau pour le faire tourner et le rapprocher du vent. L’équipier tire sur l’écoute pour tendre la voile afin de la positionner davantage dans l’axe du bateau.
• Virer de bord (tourner face au vent) : diriger le bateau vers la zone sans vent, la traverser le temps que les voiles faseyent puis effectuer le virement de bord pour regonfler les voiles. Les écoutes des voiles sont relâchées et souples.
• Empanner (tourner par vent arrière) : l’empannage est le principe inverse du virement de bord.
• Abattre : diriger le bateau vers une allure de vent arrière. Le barreur agit sur la roue pour faire tourner le voilier et l’éloigner progressivement du vent. L’équipier relâche l’écoute pour choquer la voile afin de l’éloigner de l’axe du bateau.

Etape No 4 – Les manœuvres au port : l’amarrage

Après le voyage, l’arrivée au port et les manœuvres pour amarrer le voilier demandent préparation et anticipation. Voici les actions à effectuer afin de s’amarrer sans problèmes et sans trop de stress :

• Préparer les amarres : les sortir des coffres sans les passer dans les taquets.
• Installer les défenses : les disposer en priorité aux endroits où le voilier est censé toucher (ponton ou autres bateaux).
• Observer la girouette : connaître la direction et estimer sa force. L’amarrage face au vent freine naturellement le voilier.
• Etablir une stratégie de trajectoire : marche avant ou arrière, tribord ou bâbord, trajectoire directe ou pas, distribution des rôles aux (éventuels) équipiers etc.
• Ajuster sa vitesse : distance restante à parcourir.
• Amarrer le voilier : ajuster les défenses, en rajouter si besoin et éventuellement ramener les amarres à bord pour les régler depuis le bateau.

Etape No 5 – La manipulation des voies (gréement du bateau)

La manipulation des voiles se fait à l’aide de cordages :

• les drisses : servent à hisser et baisser les voiles le long des mâts : drisse de foc, drisse de spi, etc.,
• les écoutes : servent à tendre ou détendre les voiles.

Border une drisse ou une écoute revient à la bloquer avec un taquet. Très physique, cette action se réalise plus facilement grâce à un winch qui démultiplie la force exercée.

La manipulation de ces cordages engendre l’obligation de la connaissance du matelotage afin de réaliser des nœuds solides dans les règles de l’art.

Etape No 6 – Le mouillage

Le mouillage est l’action d’immobiliser le bateau en jetant l’ancre. Pour bien réussir un mouillage, les aspects suivants sont à prendre en compte :

• Hauteur d’eau maximale et minimale pendant le mouillage.
• Force et direction du vent pour évaluer l’abri.
• Vagues et houle pour évaluer le ressac.
• Objectif du mouillage : pour un ravitaillement, prévoir des facilités au débarquement.
• Espacement des lignes de sonde et nature des fonds : ne pas abîmer les fonds marins avec l’ancre du bateau.
• S’assurer de la qualité des éléments de mouillage : chaîne et ancre.
• Estimer la zone d’évitement des autres voiliers au mouillage.

Etape No 7 – Apprentissage de la procédure de récupération d »Homme à La Mer »

Cette manœuvre à la voile nécessite la coordination parfaite de l’équipage et le respect des étapes clairement établies. Dans cette situation, les secours portés à l’aide du moteur (si le voilier en possède un) peuvent faire gagner un temps précieux.