Sur un bateau, l’anode est la pièce dont l’usure satisfait tous les navigateurs !

En effet, les anodes de bateau protègent les pièces métalliques des effets destructeurs de la corrosion, due à la combinaison de l’eau de mer et des phénomènes électrolytiques. Ces derniers naissent des courants électriques, eux-mêmes conditionnés par les différences de potentiel entre les pièces métalliques et l’environnement aquatique dans lequel elles « baignent ».

Ces phénomènes sont naturels mais ils présentent un défaut majeur, celui de corroder les pièces métalliques situées sous la ligne de flottaison du bateau. Les anodes sont indispensables à la protection de l’embase moteur, de l’hélice, de l’étambot, de la quille, etc.

D’où l’importance, sur un bateau, de bien choisir une anode. C’est l’assurance de prolonger la vie des pièces métalliques (laiton, acier, inox) qui fonctionnent au contact de l’eau.

Quels matériaux pour les anodes : zinc, alu ou magnésium ?

Pour bien choisir une anode, ne vous arrêtez pas à son allure, elle n’a aucune importance. Il faut essentiellement que le matériau qui constitue les anodes soit adapté au milieu aquatique et qu’il réponde aux critères de pureté nécessaires pour jouer son rôle.

L’alliage utilisé pour les anodes doit présenter une pureté minimale de 99,9996% et une teneur en fer inférieure à 0,0014% pour être réellement efficace.

Certaines marques de moteurs intègrent un système anti-corrosion à leurs moteurs. Mercruiser par exemple, annonce la fiabilité de sa technologie anticorrosion intégrée dans ces moteurs et offre une garantie de quatre ans pour le système de protection contre la corrosion.

Les anodes en magnésium (Hydral) sont idéales pour les bateaux dont la coque est en aluminium.

Quels modèles pour les anodes : moteur, coque, cône, rosace ?

Sur la coque d’un bateau ou sur les pièces métalliques elles-mêmes, les anodes efficaces doivent être bien positionnées par rapport aux pièces dont elles assurent la protection. Au fil du temps, les modèles d’anodes ont beaucoup évolué. Les formes et les moyens de fixation sont ainsi dédiés à telle ou telle pièce métallique.

En effet, la forme idéale d’une « anode de safran » est une rosace ; les anodes pour embases moteurs ont de préférence la forme de rondelles, de queues de carpe ou de plaques et il apparaît que la protection d’une hélice est plus efficace si l’anode se présente sous la forme d’un embout conique ou d’un embout d’arbre à visser.

D’autres formes d’anodes sont commercialisées : anneau, collier, anode à prendre (coque métallique amarrée au port) et pour les plus « traditionnelles », les anodes à souder ou à visser.

Ci-dessous, quelques exemples de formes d’anodes et de types de moteur :
Pour les moteurs hors bord : anodes barreaux, anodes plaques, anodes queue de carpe et anodes d’embase : Yamaha, Tempest 40 (Yamaha Motor France) ; Tohatsu, MFS 60 AW et DF300B.
Pour les moteurs inbord (Princess F62, Princess Yatch) : anodes d’embase, noix d’arbre pour moteurs Volvo, Nanni, Yanmar, GM, Chrysler, etc.

Quelles anodes pour quel environnement : mer, eau douce, eau saumâtre ?

Les matériaux de fabrication des anodes doit être choisi spécifiquement par rapport à la qualité de l’eau sur laquelle navigue votre bateau et au matériau de fabrication de cette coque.

Ainsi, les anodes en alu / zinc sont efficaces quel que soit le matériau de fabrication de la coque du bateau (alu, acier ou polyester) et principalement pour la navigation en eau saumâtre et eau de mer. Les navires qui évoluent en eau douce propre, dont la coque est en polyester et en acier ont des anodes en alu / magnésium, tandis que si la coque est en alliage, les anodes sont en aluminium. Pour la navigation en eau douce polluée, les anodes sont également en aluminium.
Rappel, la concentration en sel d’une eau saumâtre est inférieure à celle de l’eau de mer, soit de 1n à 10 g/l pour la première contre 35 g/l pour la seconde, en moyenne.

Finalement, un bateau qui navigue essentiellement en eau de mer sera équipé d’anodes en zinc.

Note, les anodes sont aussi nommées « anodes sacrificielles » dans la mesure où elles sont « sacrifiées » à la place d’une pièce métallique qui tient un rôle important sur un bateau. Le potentiel électrique de ces pièces métalliques est plus élevé que celui de l’anode sacrificielle qui, petit à petit, est rongée par le phénomène d’électrolyse, laissant l’embase moteur, l’hélice ou le safran intacts.

Une fois que vous avez fait le choix de vos anodes, vous devez respecter les consignes suivantes :
Une anode ne doit jamais être recouverte de peinture antifouling ou autre peinture.
Les anodes doivent être entretenues régulièrement (brossées au mouillage).
Les anodes en magnésium ne doivent pas équiper les bateaux dont la coque est en bois (dégâts sur les membrures).
L’anode doit être en contact avec la pièce qu’elle protège sous peine d’être inutile.

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