En voile, une navigation sécurisée impose que le cordage, l’accastillage, le mât, la coque et le pont, etc. ne soient pas « entamés » par l’usure due au ragage.

La navigation à moteur n’est pas moins exigeante, mais les parties du bateau concernées par la protection contre le ragage sont moins nombreuses. Pour autant, une sécurité maîtrisée impose au minimum, que la coque soit repeinte et que le pont reçoive une couche de gelcoat dès que c’est nécessaire.

Le ragage, les bateaux à voile sont les plus touchés !

Le ragage fait des dégâts sur tous les bateaux. Cette usure par frottement est impossible à éviter et les empreintes laissées par les mouvements à répétition sont aussi celles de vos futurs problèmes si vous ne réagissez pas dès les premiers signes.

Sur un voilier, le ragage peut faire de gros dégâts : écoute, drisse, bout, œillet de voile, boîte de réa, sorties de drisses, le mât, les voiles, etc. En fonction de la qualité du matériau de fabrication, de la longueur et du diamètre du cordage, de l’âge du mât et des voiles, la protection ou le remplacement doivent se répéter à des intervalles réguliers.

Le ragage sur les bateaux à voile, « il vaut mieux prévenir que guérir ».

Certes, le côté inesthétique d’un pont au gelcoat rayé et d’une coque dont la peinture s’écaille à cause des frottements incessants d’une bouée d’amarrage lorsque le voilier est à quai dans le port, sont dommageables ; mais ce n’est rien à côté des risques encourus en navigation avec des manœuvres usées et des voiles risquant de se déchirer.

Des astuces simples en prévention jusqu’au changement de mât ou de voile par obligation, il existe de nombreuses solutions efficaces pour prévenir les risques et assurer la protection contre le ragage.

Le martyr est une garantie contre le ragage de l’aussière sur le livet. L’installation se fait à l’aide de vis et cette petite plaque métallique devient un garant contre le ragage.

Le cuir est utilisé sur les chandeliers, contre lesquelles les voiles frottent et risquent de se déchirer. Il est cousu au point de croisillon sur le T des filières.

Pour éviter qu’un anneau brisé endommage votre spi, vous pouvez y installer coudre une protection pour balcon (pièce de cuir à coudre) ou y mettre du scotch résistant. Vous pourrez aussi, par précaution, scotcher l’ensemble des anneaux brisés de votre voilier.

L’adhésif de pont est idéal contre le frottement d’une poulie qui, petit à petit, va détériorer le gelcoat du pont. Il passe inaperçu si la forme de la découpe est adaptée à l’environnement proche.

La protection des barres de flèches est réalisée avec du scratch. Simple à installer, il protégeant la voile lorsqu’elle est débordée et qu’elle bat.
Attention, cette protection ne peut pas être réalisée par un novice de la navigation, elle nécessite de monter au mât et pour cela il faut bien connaître bien son bateau… ou être acrobate.

Les rondelles anti-ragage protègent les voiles du frottement du cordage et limite les risques d’accrochage lors des manœuvres.

L’accastillage et les cordages, indissociables, sont parmi les pièces les plus touchées par le ragage. L’usure prématurée de l’un entraîne l’usure de l’autre provoquant de rapides dysfonctionnements. Ainsi, une drisse de diamètre trop fin peut scier un réa, et a contrario, si son diamètre est trop important, elle risque d’user les joues d’une poulie.
Si vous devez remplacer un cordage et un réa, faites en sorte que leurs diamètres correspondent.

Nettoyer fréquemment vos cordages à l’eau douce et stockez-les à l’abri de l’humidité et du froid si vous laissez votre bateau au port pour quelques mois.

Faites aussi une sélection dans les matériaux de fabrication des produits, en protection ou en remplacement. Ainsi, le Dyneema® est parfait pour le gainage d’un cordage. Cette fibre en polyéthylène de masse molaire très élevée est ultra résistante, avec une capacité importante d’absorption des chocs. Elle présente un faible taux de friction et met ainsi le cordage à l’abri d’une usure prématurée.

La protection de la coque du bateau contre le ragage

Les opens ou les semi-rigides sont des bateaux qui peuvent « beacher ». Afin que cet aspect sympathique de la navigation puisse être répétitif sans générer de gros soucis de coque, il vaut mieux la protéger de l’abrasion du sable.

Ainsi, la ligne de quille du bateau peut être protégée du ragage par l’application d’une bande auto-adhésive en polymère. Pour cette opération, le respect des conditions d’application du fabricant et le fait d’être au moins deux personnes sont des gages de réussite.

Le navire au mouillage, les frottements de la chaîne de l’ancre peuvent abîmer la peinture de la coque et pour éviter cela, vous pouvez installer une plaque d’étrave en inox, vissée sur la coque, ou une protection d’étrave.

Le ragage, quand la protection n’est plus suffisante !

Lorsque protéger ne suffit plus, il faut remplacer certains éléments et même, installer de nouvelles pièces.

Beaucoup de fabricants font appel à l’acier et à l’inox pour doubler certaines parties des équipements et éviter l’effet du ragage. Les boîtes à réa encastrées dans le mât et utilisées pour des drisses de spi sortant directement du réa, bénéficient d’une protection anti-ragage en inox.

Le filoir de drisse est un autre exemple. Il guide la drisse dans le sens vertical vers la boîte à réas et évite les frottements drisse-boîte à réas. Fabriqué en bronze chromé, il limite les résultats du ragage sur les drisses métalliques et protège le mât des dégâts que causerait la répétition du frottement de la drisse.

Attention, avant l’achat d’un bateau d’occasion qui montre des signes de ragage, tenez compte des frais qu’il faudra engager pour le remplacement et/ou la protection des pièces concernées. Par exemple, sur un bateau de type sloup bermudien, la longueur moyenne de cordage à bord est d’environ 300 mètres pour un prix moyen de 2,50 à 3,50 euros (environ) le mètre de cordage polyester. L’addition monte très vite !

Le marché de la navigation commercialise des équipements en version « à monter soi même ». Ce sont des solutions qui font appel à quelques talents de bricoleurs, mais qui sont moins coûteuses que l’achat de la pièce en version « prête à l’emploi ». Ces kits sont complets et se suffisent à eux-mêmes.

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