Une croisière est un voyage et comme tout voyage, elle se prépare avant le départ. Certes, vous n’embarquez pas pour une expédition autour du monde et vous n’envisagez pas un voyage en antarctique ou le passage du cap Horn ; pourtant, un passage en revue de votre bateau est toujours très utile pour que la vie à bord ne soit pas une galère : coque, mât, moteur, hélice et voiles, etc. Tout est en ordre, votre plan de navigation est prêt et votre route bien tracée. Vous allez faire cap au Nord pour atteindre l’île près de laquelle votre voilier sera au mouillage, puis vous prendrez la direction de ce merveilleux site de plongée sous-marine pour ensuite effectuer un changement de cap en direction de l’océan et de ses côtes escarpées, etc. Votre voilier et vous-même êtes parés pour prendre la mer ! Mais attention ! Malgré toutes les précautions prises avant le départ de votre croisière, vous risquez qu’une voile se déchire à tout moment lorsque vous serez à bord de votre voilier.

Une voile s’est déchirée sur mon voilier !

Si vous n’avez pas de skipper, de membre d’équipage ou de marins capables de réparer la voile déchirée, il faudra réagir. Naviguer avec une voile déchirée est risqué même si cette voile déchirée n’est pas une avarie bloquante ! Il suffit que votre voilier soit équipé d’une « caisse voilerie » avec chignole à main, sangle, fil et aiguille, paumelle, mèches de 2 mm, briquet ainsi que de l’adhésif spécifique aux réparations de voiles (Insigna). Note : Certains équipementiers de voiliers commercialisent des kits de réparation qui offrent tout le nécessaire pour réparer les voiles. Même si la réparation de la voile s’avère provisoire, elle durera au moins le temps de votre croisière ou les quelques jours qui vous séparent du prochain port sur votre plan de route.

Quelles sont les causes de la déchirure d’une voile sur un voilier ?

Les voiles des voiliers sont constamment sollicitées, et même si le tissu qui les compose est capable d’absorber un maximum de contraintes, leur accumulation de la même façon qu’une manœuvre mal ou trop vite négociée, peuvent entraîner une déchirure. Impossible pour les voiles d’échapper aux servitudes que sont les rayons ultra-violets, les embruns, le vent violent, l’air et l’eau salés, les averses, les rinçages à l’eau claire, etc., soumettant le tissu des voiles de votre voilier à plus qu’il ne peut en supporter sur le moyen et le long terme. Une certaine vigilance peut éloigner les risques de déchirure, par exemple : • empêchez le ragage,

    • protégez le bout des barres de flèches,
    • vérifiez qu’il n’y a pas de goupilles ou autres éléments à risque pour les voiles sur le mât,
    • réparez les petites déchirures des voiles au plus vite,
    • évitez les contacts inutiles entre le gréement dormant et les voiles,
  • évitez de choquer l’écoute de génois lorsque vous virez de bord,
  • ne laissez pas la chute de la voile en contact avec la barre de flèche trop longtemps dans le virement de bord.

Alors, même si parfois les voiles n’échappent pas aux caprices du petit accastillage qui peut avoir raison de l’intégrité d’une voile, et avant de faire appel aux pros de la réparation des voiles au retour de votre voyage sur la terre ferme, pourquoi ne pas apprendre à réparer une voile lorsque vous êtes en mer ?

Réparer une voile sur un voilier : déchirure sur le spi

Il est relativement rare que le spi se déchire une fois qu’il a été hissé, hors par brise très soutenue. Par contre, lorsque les conditions sont propices à un déroulé simple des manœuvres d’envoi et d’affalage, il peut arriver que des goupilles se rompent et que des anneaux et des barres de flèches se brisent, venant déchirer le spi. Si la déchirure n’est pas supérieure à 30 cm environ, découpez deux pièces identiques aux angles arrondis dans de l’Insigna. Collez une pièce d’un côté du spi et la seconde de l’autre côté, en débordant largement de la déchirure. Note : L’Insignia (ou toile à spi) est une toile polyester légère et autocollante qui se décline en différents coloris et qui est vendue en rouleaux de quelques mètres.

Réparer une voile sur un voilier : remplacement d’un œillet serti

Il arrive que les œillets, sertis dans le guindant de la voile, cèdent car le tissu de la voile s’use à la jonction avec l’œillet en métal ; l’oxydation et des tractions élevées venant s’ajouter à cette usure. De fait, l’œillet se désolidarise du tissu et provoque une déchirure de la voile. Les marins sont parfois obligés (voilier en course ou en régate) de naviguer avec une voile déchirée. En croisière, les plaisanciers qui sont confrontés à ce genre d’incident peuvent réparer eux-mêmes sans trop de difficultés, à l’aide des outils de la caisse voilerie. Un morceau de sangle est coupé sur une longueur de quelques centimètres et brûlé aux extrémités afin d’éviter l’effrangement, et le fil est doublé avant d’être enfilé sur l’aiguille à voile. Avec la chignole à main équipée d’un foret de 2 mm, le tissu de la voile est « pré-percé » à (au moins) 1 cm du trou laissé par l’œillet. La sangle est alors cousue d’un côté de la voile et repliée avant de passer par le trou de l’œillet et d’être cousue de l’autre côté. Les deux coutures sont parallèles et la sangle forme un U au niveau du pli, ce qui accroît sa résistance, permettant de remettre le coulisseau en place. Les voiles se déchirent, même sur les plus grands voiliers drivés par les plus grands marins ! En 1970, alors qu’Alain Colas participe avec Pen Duick IV à la course Sydney-Hobard, les déchirures de voile additionnée à une panne de radio les laissent, lui et son voilier, loin de tout contact pendant presque deux jour

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