L’origine du mot « spinnaker » n’est pas établie de façon certaine. Certains pensent qu’il découle du nom « Sphinx », prononcé spinx, voilier qui, en course, aurait déployé une voile de portant estimée à une acre (4 000 mètres carrés), transformant le nom en « Sphinx’s acre », prononcé « Spinxaquer ». D’autres s’attachent au vieux terme nautique « speen » et enfin, il y a ceux qui parlent de l’invention du spi et de leur défiance quant à sa stabilité. Ils auraient dit « It’s going to make her spin » (cela va faire chavirer le bateau), d’où spinmaker, puis spinnaker.

Le spinnaker, quelques infos pratiques !

Le spinnaker (abréviation « spi ») est une des nombreuses voiles d’avant utilisées sur les voiliers, de même que le génois, le foc ou la trinquette. Ce sont toutes des voiles dont l’utilisation dépend de la direction du bateau et de la puissance du vent. Le spinnaker est une voile de forme triangulaire fabriquée dans du tissu très léger tel que le nylon ou le polyester, avec une surface (au moins) deux fois plus grande que celle du génois. Le spi est aisément comparé à un parachute par la forme arrondie qui le caractérise lorsqu’il est gonflé par le vent. Le spinnaker n’est pas relié à l’étai, contrairement aux autres voiles d’avant et il est hissé uniquement par vent arrière. La grand voile et les autres voiles d’avant étant plates, leur fonctionnement est peu efficace lorsque le voilier est au portant, c’est le spinnaker qui redonne alors vitesse et stabilité au bateau.

Le spinnaker, comment ça fonctionne ?

Pas besoin d’être féru de physique pour comprendre le fonctionnement du spi et appréhender pourquoi, généralement, il « soulage » les autres voiles lorsque le bateau est au portant. Le tissu du spi, sa coupe et sa méthode de fabrication sont établis de façon à résister à de fortes sollicitations. De cette conception naît le creux de la voile, et plus le creux est important, plus il est loin de l’interférence du mât et plus la voile (spi) est puissante. Attention : La puissance est la capacité à déplacer une force, elle n’est pas équivalente à la vitesse, Retenez aussi que l’air est un fluide : « ensemble de particules qui ne sont pas reliées entre elles de façon permanente », entraînant le fait qu’elles roulent les unes sur les autres. Le creux du spi, arrondissant la voile lorsqu’elle se gonfle, ainsi que tous les autres éléments de conception, favorisent un écoulement laminaire de l’air. Ces éléments étant optimisés pour que le spi soit réellement efficace lorsque le voilier est au portant. Effectivement, l’air « accepte » d’être dévié et seules de très petites turbulences apparaissent en traîne. Le fait que les penons restent droits, valide que le spi est bien en écoulement laminaire. Note : Les autres voiles qui sont hissées à cette allure fonctionnent en écoulement turbulent (multitude de tourbillons).

Les différents spis et leur utilisation

Le spinnaker (spi) est une voile utilisée quand le voilier est au portant. Hisser le spi symétrique est relativement complexe mais son réglage est relativement simple car il ne nécessite pas d’efforts importants à la barre. Le spi asymétrique se hisse plus aisément mais il est beaucoup plus sensible aux réglages. Ces deux voiles ont des aspects différents et ne s’utilisent pas aux mêmes allures.

Spi symétrique :

avec tangon pour maintenir la voile. Le spi symétrique est la forme la plus répandue d’un spi. De forme triangulaire aux angles arrondis et doté d’un grand creux, le spi symétrique est une voile très efficace aux allures portantes : grand largue et vent arrière. Fabriqué en nylon, très léger, il favorise l’exploitation de la force du vent. Lorsque le bateau semble équilibré, le spi peut être hissé (barreur ou équipier d’avant) via son point de drisse en tête de mât et par l’intermédiaire d’une poulie pivotante. Une écoute tend la pointe située sous le vent quand le point d’amure, situé au vent, est maintenu par une écoute qui va vers le tangon : le bras de spi. Le point d’amure est écarté du mât par le tangon, dont une extrémité est fixée au mât. L’autre, solidaire du point d’amure est réglée en hauteur par la balancine et le hale-bas de tangon, avec pour objectif, de ramener le spi sous le vent ou au vent, en fonction de l’allure.

Spi asymétrique :

sans tangon pour maintenir la voile. Plus récent que le spi symétrique, le spi asymétrique apparu en course, a très vite été adopté par les voiliers de croisière, pour son aisance de manœuvre. Le spi asymétrique est moins creux avec un bord d’attaque (amure) plus long que le bord de fuite (écoute). Alors que le spi symétrique est réalisé en nylon, il arrive que le spi asymétrique soit fabriqué en polyester. Le point haut du spi asymétrique se trouve au-dessus du point d’amure, maintenu par un bout-dehors fixé à l’étrave du voilier. Si le génois est sur son enrouleur, il peut être maintenu par un patin d’amure fixé autour de l’étai. La différence essentielle avec le spi symétrique est son usage, le spi asymétrique n’étant utilisé qu’entre le petit largue et le grand largue. Lorsque le voilier est au portant, son rendement pour remonter le vent est relativement faible. Note: Le spi asymétrique peut être affalé grâce à une chaussette ou un emmagasineur. La première solution simplifie grandement les manœuvres de spi.

Le gennaker :

spi ou pas spi ? Le gennaker se situe entre le génois et le spi par sa coupe et son creux, d’où son nom, combinaison de génois et de spinnaker. La coupe du gennaker lui permet d’être utilisé aux allures de largue serré jusqu’au près et d’être associé à un emmagasineur (course au large). En étant plus légère que le génois, cette voile marque son utilité par vent faible. Note : Emmagasineur vs enrouleur : l’enrouleur intègre l’étai principal du bateau (câble qui tient le mât vers l’avant du voilier).

Le spi, un peu d’histoire !

Le spinnaker (spi) a été créé au XIXème siècle comme voile utilisée en course ou en régate, apportant un gain de vitesse indiscutable. Les de la famille du spinnaker sont utilisées sur les bateaux de croisière. Les autres types de voiles d’avant englobent les voiles dont le câble de torsion est intégré dans le guindant de la voile. Ces voiles sont dites « Code » : code J, Code 0, etc.

spinnaker

Le spinnaker, un entretien efficace

Le spi souffre des UV, de l’air marin (salé) et du faseyement, ce qui imposent un entretien minutieux. En mer, il est préférable d’affaler ses voiles s’il n’y a pas de vent ou que le bateau est à l’arrêt. A terre, les voiles sont rincées à l’eau claire à l’aide d’un jet d’eau et à bord, pour effectuer le même type d’entretien, les voiles doivent être affalées puis hissées petit à petit. Dans ces deux cas, l’environnement et les réserves d’eau doivent être respectés. Au moment de l’hivernage, le spi est rangé sec, dans son étui. Vous pouvez aussi faire tremper votre voile avec un produit adapté, les piqûres de moisissure étant traitées localement par pulvérisation de ce produit. Une fois tous les 2 ou 3 ans, le spi peut faire l’objet d’un audit par un professionnel. Attention : Les voiles sont sensibles aux produits acides, aux nettoyants hautement alcalins et aux frottements répétés et appuyés, risquant de détériorer le tissu et les coutures.

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