Sur un navire à voile, on nomme « manœuvres courantes », l’ensemble des cordages de longueur variable qui contribuent aux réglages des voiles et du gréement. Ces réglages sont fonction de l’allure du voilier : allures de près (vent vient de l’avant du bateau) et allures portantes (vent vient de l’arrière,) ; des conditions météorologiques et du plan de navigation (zones traversées).

Le langage maritime est riche, chaque manœuvre courante a une fonction et un nom très précis dont l’apprentissage s’inscrit comme pré-requis absolu : écoute, drisse, hale-bas, balancine, bôme, vergue, tangon, bastaque, bras, bosse de ris, garcette. Vient ensuite la pratique qui amène l’expérience mais attention, sur un bateau « savoir-faire » n’est jamais synonyme d’habitude ou de routine mais plutôt de sérénité et de concentration.

Un voilier, même s’il est équipé d’un moteur, est conçu pour se déplacer lorsque le vent gonfle ses voiles. Il est donc essentiel d’appréhender parfaitement certaines manœuvres réalisées avec le gréement courant (hisser et affaler une voile, carguer une voile, etc.).

Drisse, écoute : hisser ou affaler une voile

Pour affaler une voile, libérer la drisse qui la retient hissée.
Pour affaler le spi (allures portantes), choquer le bras en grand, reprendre sur l’écoute et choquer la drisse en grand.
Le spi doit être rangé rapidement dans son sac, avant qu’il ne touche l’eau et ne passe sous le bateau.

Pour hisser la grand voile, positionner le bateau nez au vent.
Avant de hisser : sortir la grand voile de son lazy-bag, attacher la drisse sur le point de drisse, ôter les rabans, choquer le hâle-bas et l’écoute (bôme dans l’axe du vent) et s’assurer que les bosses de ris sont libres.
Hisser : tirer sur la drisse de haut en bas puis terminer en étarquant la drisse à la manivelle de winch. Surveiller la tension du guindant le long du mât car la grand voile ne doit pas présenter de plis entre les coulisseaux (tension de la drisse).
Finalement, fermer le bloqueur pour verrouiller la drisse, libérer le winch, lover drisse et bosses de ris et border le hâle-bas.
Note, l’équipier dans le cockpit récupère le mou de la drisse au fur et à mesure de la manœuvre.
Attention, les lattes de la grand voile ne doivent pas la bloquer en sortie de sac.

Bosse de bordure et drisse

Etarquer la bordure redéfinit l’ampleur du creux de la voile dans la partie basse.
Tendre le guindant avec la drisse, génère le même résultat mais dans la partie haute de la voile.

Ainsi, pour gagner de la puissance par petit temps, il faut mollir la drisse et par gros temps, il faut faire l’inverse.

Ecoute et amure : modifier l’angle de la voile/l’axe du bateau

Pour modifier l’angle de la voile par rapport à l’axe du bateau, le bout libre de l’écoute est choqué ou bordé, écartant ou rapprochant la voile.

L’amure est un cordage fixé à une voile au point d’amure, dans le coin inférieur du guindant (bord vertical de la voile), lui-même relié au mât, soit par des coulisseaux soit par une ralingue. L’écoute est fixée au point d’écoute de la voile, symétriquement opposé à l’amure.

Cargues : plier et amarrer la voile (carguer)

Les cargues sont des cordages disposés à l’intérieur d’une voile pour la replier sur elle-même. Ils passent de la voile dans des poulies puis arrivent sur le pont où ils sont manœuvrés.
Note, avant cela, il faut larguer écoutes, boulines et amures.

Les voiles carrées sont amarrées aux vergues et les voiles auriques et latines se fixent aux mâts.

La balancine : soutenir bôme ou tangon

Dans un gréement carré, la balancine règle la hauteur des vergues tout en les soutenant. Fixée aux extrémités, elle en relève une pour éloigner la vergue du mât (apiquer) ou elle relève les deux pour les manœuvrer en hauteur.

Sur les voiliers modernes, la balancine évite que la bôme ne tombe sur le pont lorsqu’on affale la voile. La balancine de tangon maintient le tangon à une hauteur donnée.

Le hale-bas : maintenir bôme ou tangon vers le bas

Hale-bas de bôme
Il relie la bôme par son centre au pied du mât.
D’une part, il participe à la stabilité du navire en rabaissant le point de tire et cela, en évitant que la bôme ne se relève aux allures portantes. D’autre part, il aplatit la grand voile en cintrant la bôme vers le bas, lorsque le voilier navigue aux allures de près serré.
Note, lorsque le vent vient de l’arrière, on déplace le point inférieur du hale-bas de bôme afin d’éviter les empannages non maîtrisés.
Note, sur les gros navires un hale-bas rigide peut « remplacer » la balancine.

Hale-bas de tangon
Ce hale-bas évite à la force verticale du spinnaker d’élever le tangon. Il est associé au hale-haut qui contrebalance le poids du tangon.

Le Cunningham : régler la grand voile et faire disparaître les « plis »

En étarquant le Cunningham, qui joue sur l’élasticité du tissu de voile, une tension verticale est créée, annulant les plis horizontaux formés lorsque le vent force, que la voile s’allonge (avant vers arrière) et que le creux s’accentue.
Attention, si le Cunningham est trop étarqué, un pli vertical apparaît sur la voile.

Le réglage du Cunningham doit être réalisé finement. Il doit être plus étarqué par vent fort que par vent faible, et aux allures de près qu’au grand largue.

Pin It on Pinterest

Share This